Il reste un mois au Ministère de l’Agriculture français pour présenter à l’Europe sa refonte du plan stratégique national qui encadre la répartition des enveloppes d’aides agricoles. A ce stade, non seulement aucun scénario n’a été présenté aux acteurs agricoles mais le Ministère refuse de travailler sur l’ensemble de la programmation et ne réfléchit que sur deux ans, ce qui pénalise l’agriculture biologique.
L’agriculture biologique pénalisée par les choix du Ministère de l’Agriculture
La dynamique de conversion biologique est à l’arrêt, les surfaces reculent encore en 2024. Cette réalité génère un reliquat massif sur les enveloppes de la PAC visant à financer la conversion alors que les fermes bio ne sont pas sorties de la crise et ont besoin de soutien. Pourtant, le Ministère de l’Agriculture fait le choix de ne travailler que sur un quart du reliquat disponible.
“ En refusant de se projeter jusqu’à la fin de la PAC, le Ministère pénalise la Bio. On n’a qu’une seule opportunité de modifier les enveloppes, il ne faut pas la laisser passer. La conversion va mettre du temps à repartir, on est déjà à 257 millions non dépensés sur deux ans, donc on sait que le reliquat final dépassera un milliard d’euros ” explique Philippe Camburet, président de la FNAB.
La FNAB demande à la Ministre de l’Agriculture que les arbitrages se tiennent sur la totalité du reliquat envisagé, soit 1 milliard d’euros sur cinq ans.
L’argent de la Bio doit aller en priorité aux agriculteurs et agricultrices bio !
Plusieurs comités de bassin et des comités régionaux d’orientation des politiques agro-environnementales ont déjà proposé d’utiliser les reliquats des aides bio pour boucler le budget de la prédation ou financer des équipements agricoles sans prioriser la bio. Ces décisions s’apparentent pour nous à de la régression environnementale.
“ Nous nous opposerons à toute réaffectation financière qui ne maintiendrait pas en priorité cet argent vers des fermes biologiques comme la France s’y est engagée vis-à-vis de l’Europe ” explique Philippe Camburet, président de la FNAB.
L’Etat français doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir les fermes biologiques et relancer la dynamique collective en :
- Augmentant l’écorégime bio à 145 euros /ha et /an
- Négociant avec Bercy pour que la part Etat soit réaffectée à la hausse du crédit d’impôt bio à 6000 euros par an jusqu’à la fin de la PAC
- Imposant aux régions le financement d’un bonus bio en cas de réaffectation des enveloppes conversion vers les investissements (PCAE)
- Validant la proposition du ministère de l’écologie de créer un PSE (paiement pour service environnemental) bio cumulable avec l’écorégime bio et le crédit d’impôt bio
Contact Presse : Philippe Camburet 06 77 94 85 19