Paris, le 04/09/2025. Comme les autres corps sociaux, les agriculteurs et agricultrices biologiques vont être impactés par l’instabilité politique qui s’annonce et la rigueur budgétaire. Conscients des efforts budgétaires à fournir, solidaires et responsables, les agriculteurs biologiques veulent rappeler à quel point leurs pratiques sont bénéfiques pour les finances publiques et l’intérêt général. Nous appelons le Parlement et le gouvernement à adopter une approche économique pragmatique et non dogmatique et à entendre l’appel des 2 millions de Français qui ont signé la pétition contre la PPL Duplomb.
Le pragmatisme économique c’est soutenir la Bio, modèle agricole créateur net de valeur écologique et économique
Dans cette période de morosité écologique, sociale et budgétaire, il est primordial de rappeler qu’il existe des solutions capables de concilier engagement écologique et valeur économique, que de nombreux acteurs se sont efforcés de construire ces quarante dernières années. Les débats budgétaires qui s’annoncent devront être capables d’identifier ces secteurs et de les protéger.
« L’agriculture biologique reste une valeur sûre qui doit guider nos dirigeants dans cette période de flou, elle doit faire partie du projet politique ! » commente Loïc Madeline, co-président de la FNAB.
L’agriculture biologique, en s’émancipant de la tutelle de la chimie de synthèse protège la balance commerciale de l’agriculture française dépendante à 80% des imports d’engrais agricoles dont les prix ont explosé[i] (azote, phosphate, potasse) ; protège l’eau potable et évite des coûts du traitement de l’eau qui sont en dérapages incontrôlés et pèsent de plus en plus sur les finances publiques des collectivités locales et des citoyens ; protège la biodiversité, dont la perte est vertigineuse et impossible à chiffrer ; et protège la santé publique en réduisant l’exposition de la population aux pesticides[ii], second poste de dépenses publiques après les retraites et enfin redynamise les territoires ruraux par son taux d’emploi moyen supérieur à celui de l’agriculture conventionnelle.
La FNAB demande au Parlement et au gouvernement de soutenir les secteurs qui concilient intérêt général et intérêt économique notamment en s’appuyant sur les recommandations de la Cour des Comptes et du CGAAER en :
- Continuant à rationaliser l’usage de l’argent européen de la PAC. Il reste une marge de manœuvre à la ministre de l’agriculture pour orienter les reliquats de la conversion bio vers des mesures qui seraient réservées aux bio (exemple : MAEC 0 intrants, MAEC systèmes herbargers dézonées pour les Bio)
- En renforçant le crédit d’impôt bio, seule mesure de soutien direct à la Bio prise sur le budget de la France et qui coûte aujourd’hui 80 fois moins que le crédit d’impôt recherche
Contact presse : Loïc Madeline 06 23 30 45 54
[i] En 2024 le SGPE chiffre le coût des engrais à 4,5 milliards d’euros mais Agreste relève en 2024 que les prix ont ensuite bondi de presque 30%. https://www.info.gouv.fr/upload/media/content/0001/10/ab728de5a80b653b6fd41721d8da13a9008120f9.pdf
[ii] Etude Esteban, Santé publique France 2021