Le nombre de candidats à l’installation en agriculture diminue d’année en année tandis qu’en parallèle, le nombre de producteurs proches de l’âge de la retraite ne cesse d’augmenter. Le profil des futurs installés évolue également. Du classique « fils de paysan s’installant sur la ferme familiale », nous voyons de plus en plus arriver vers l’agriculture des personnes non issues du milieu agricole (NIMA) et qui ont des projets différents des systèmes en place tant en termes de production, de mode de commercialisation ou de cadre de vie. Nombreux sont les nouveaux installés à vouloir concilier vie professionnelle et vie privée. Or, ces envies peuvent parfois entrer en opposition avec celles des cédants qui souhaitent transmettre leur outil de travail, synthèse de toute une vie de labeur. Il n’est en effet souvent pas évident de voir évoluer le fruit de toute une carrière.
Pourtant, certains profils de fermes apparaissent comme compliqués à reprendre : trop grosses, demandant trop de capitaux… ce qui peut entraîner une difficulté sur leur rachat et un risque que celles-ci aillent à l’agrandissement. Ainsi, pour favoriser la transmission, il est parfois nécessaire d’envisager différemment la ferme et ses productions, ses modes de commercialisation, la possibilité d’introduire un ou plusieurs ateliers de diversification.
Selon les chiffres d’Agreste, seuls 961 nouveaux installés dans la région Grand Est ont été comptabilisés en 2019 (derniers chiffres disponibles) contre plus d’un millier les années précédentes. Comparé à 2018, ce chiffre est en baisse de 7% (il n’est en baisse que de 3% au niveau national). Près d’un tiers des nouveaux installés sont spécialisés en grandes cultures (en baisse de 18% par rapport à 2018). C’est ensuite la viticulture qui recueille le plus grand nombre d’installations. Les installations en élevage restent la dernière roue du carrosse (cela dépend en fin de compte des départements, les installations en élevage sont assez présentes en Meurthe et Moselle, Meuse, Ardennes et Haute Marne). Plus de la moitié des installations s’est faite sur une surface inférieure à 20 hectares (du fait de la prédominance des installations en viticulture). Les installations sur des fermes de plus de 100 hectares ne représentent que 11% des installations. Si l’on devait dresser le portrait de l’exploitant installé en Grand Est en 2019 (hors viticulture), il s’agirait d’un homme âgé de 40 ans ou moins, pluriactif qui s’installe en grandes cultures sous forme sociétaire et sur une surface de moins de 50 hectares.
Ces chiffres nous montrent, preuve à l’appui, que de nombreuses fermes ne correspondent pas ou plus aux envies des nouveaux installés. Il leur est donc nécessaire voire essentiel d’évoluer pour favoriser la transmission.
Évoluer dans la continuité pour réussir sa transmission
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