Aides bio : un nouveau coup de frein sur la filière en Grand Est

Aides bio : un nouveau coup de frein sur la filière en Grand Est
Aides bio : un nouveau coup de frein sur la filière en Grand Est

Alors que l’agriculture biologique en Grand Est affiche une progression soutenue, avec près de 3700 fermes pour 6% des surfaces agricoles de notre territoire en 2020, les financeurs publics viennent de décider de baisser le montant des aides soutenant la conversion à l’agriculture biologique, pour la campagne PAC 2020 (pourtant clôturée en mai…).

Ces aides permettent d’envisager sereinement le passage à l’agriculture biologique. Elles étaient jusqu’alors plafonnées à 30 000 € par an et par exploitation pendant 5 ans, pour soutenir les investissements et l’absence de valorisation en bio les 3 premières années. Bio en Grand Est s’est mobilisé pour ce plafond depuis le lancement des programmes de développement ruraux régionaux. En effet, cette somme permet de répartir de façon égalitaire les aides selon les surfaces de chaque producteur sans pénaliser les investissements nécessaires à la conversion biologique.

Suite à cette décision, les agriculteurs engagés au cours de la campagne 2020 verront leur plafond baisser à 25 000 € pour l’année 2020 et suivantes. C’est un yoyo permanent d’année en année qui ne permet pas aux agriculteurs de se projeter sereinement. Encore une fois, la décision intervient bien loin après la prise d’engagement par les agriculteurs.

Dans une période incertaine de transition entre 2 programmes de la Politique Agricole Communes (PAC) et dans l’attente d’une véritable reconnaissance des services rendus pas l’agriculture biologique dans le cadre d’un PSE (Paiement au Service Environnemental), les porteurs de projets en réflexion sur une réelle transition agroécologique doivent retrouver lisibilité et cohérence dans les politiques d’accompagnement.

En cause, un accroissement des surfaces supérieur aux disponibilités budgétaires théoriques.

Mais notre Grande Région doit au contraire se féliciter de cette progression qui permet de rattraper le retard pris au niveau national (7ème rang Français pour sa production biologique).

Si nous reconnaissons les premiers efforts réalisés par les financeurs, notamment les Agences de l’Eau, il convient d’avoir plus d’ambition pour rattraper notre retard national et soutenir cette dynamique positive des agriculteurs. Et ainsi, stabiliser les soutiens d’année en année.

La politique actuelle, fortement orientée sur la Bioéconomie et la « ferme du futur » ne doit en effet pas faire oublier que l’agriculture du futur est bien l’agriculture biologique. En termes de services environnementaux rendus, et en cohérence avec les attentes de nos 5,5 Millions de consommateurs, mais aussi en termes d’emploi pour notre territoire. En cette période de crise, l’agriculture biologique est pourtant pourvoyeuse d’emploi et en croissance, avec plus 15 000 emplois pour notre filière biologique en région, directs et indirects (producteurs, opérateurs, distributeurs).

Nous appelons l’ensemble des financeurs à un effort collectif en vue de maintenir une aide ambitieuse pour le développement de l’agriculture biologique sur notre territoire.

 

Contact presse :

Laurent COUSIN, Président Bio en Grand Est : 06 75 18 19 13

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