Communiqué de presse FNAB
Alors que le salon international de l’agriculture, grand évènement des interprofessions agricoles, ouvre ses portes, paysans et paysannes bio des réseaux FNAB et FOREBIO se posent la question du rôle que pourrait jouer ces structures pour agir contre le ralentissement des marchés biologiques. Entre petites phrases assassines et refus de financer des campagnes promotionnelles sur la bio, c’est à se demander si ces structures sont vraiment alignées sur l’objectif de 18% de SAU bio annoncé par le gouvernement pour 2027.
« Aujourd’hui, c’est le marché qui doit développer la Bio »
Dès le début du quinquennat le gouvernement a décidé que les agriculteurs et agricultrices ayant des pratiques plus favorables à l’environnement et à la santé ne seraient pas soutenus par des financements spécifiques de la politique agricole commune mais devaient se rémunérer par le marché. « Nos pratiques font économiser de l’argent public, sur la dépollution de l’eau ou sur la santé publique, mais contrairement à l’ensemble de l’agriculture, nous devons nous organiser avec le marché et donc les prix, dans un pays où 7 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire et où 5 à 10% des cancers sont liés à des facteurs environnementaux, c’est quand même ridicule » explique Philippe Camburet, président de la FNAB.
La Bio n’est pas reconnue au sein des interprofessions, outils de régulation du marché
Face à la baisse de la consommation que connaissent certaines filières biologiques il faut rappeler la promesse environnementale du label Bio[1], bien différente des allégations commerciales qui se multiplient. En France, c’est la mission des interprofessions d’assurer la promotion des produits agricoles. Elles sont autorisées à cette fin par l’Etat à prélever des taxes sur les productions[2]. Aujourd’hui la Bio ne bénéficie pas de ces budgets promotionnels. En 2021, le CNIEL a prélevé aux agriculteurs biologiques 2 millions d’euros de taxes et en a réinvesti à peine plus de 15% sur la Bio, du côté des fruits et légumes le marché bio pèse près de 2 milliards d’euros et l’interprofession ne met que 100 000 sur la Bio. « Nous sommes dans une situation intenable où le marché doit se développer seul et les interprofessions nous refusent les moyens des autres, alors que nous y contribuons comme tout le monde. Paradoxalement il n’est pas rare de voir des millions d’euros dépensés pour soutenir certaines filières. Ou bien ces interprofessions incluent la Bio dans leurs communications, ou bien nous nous battrons pour que les bios n’aient plus à payer ces taxes » conclut Mathieu Lancry, président de FOREBIO[3].
Nous demandons un moratoire sur les arrêtés ministériels autorisant les interprofessions à prélever les taxes dites Contributions volontaires Obligatoires (CVO).
Contact presse SIA : William Lambert – 06 03 90 11 19Venez retrouver la FNAB cette semaine au Salon de l’Agriculture sur le stand de l’Agence Bio – Hall 4 Stand B010