En son temps, Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture, avait défendu, en précurseur, l’introduction de 20% de produits bio dans les cantines. De son côté, Annie Genevard, Ministre de l’Agriculture depuis lundi, a soutenu cette année en tant que députée l’inscription dans la loi d’orientation agricole d’un objectif ambitieux de 21% de surfaces bio en 2030. Pour autant, la situation des fermes bio en 2024 est toujours mauvaise et il faudra plus que des symboles pour rassurer la profession.
La FNAB demande que l’aide à la conversion bio soit payée dès le 16 octobre
Comme chaque année, une partie des aides de la PAC fera l’objet de premiers versements à partir du 16 octobre. L’Europe a même autorisé exceptionnellement de monter à 70% de paiements du pilier 1 (aides directes au revenu) et à 85% de ceux du pilier 2 (développement rural)[i] pour aider les fermes à faire face aux difficultés de trésorerie que connaît le monde agricole. Alors que les textes européens permettent de verser ces premiers paiements pour la conversion à l’agriculture biologique, la France s’y refuse pour l’instant.
“ Les agriculteurs bio qui se sont engagés dans la conversion, malgré le contexte difficile, ont investi pour faire évoluer leur ferme alors qu’ils ne peuvent pas encore vendre en bio. Ils font donc face à des besoins encore plus importants de trésorerie ” explique Philippe camburet, président de la FNAB.
La FNAB demande qu’une avance de 85% des aides conversion soit versée à compter du 16 octobre 2024.
Les bios attendent la revalorisation de l’écorégime bio
Avec un écorégime bio stabilisé à 97,30 euros par hectare pour la campagne 2023 contre 110 euros annoncés initialement, les agriculteurs et agricultrices bio ont finalement perdu 52%[i] de leurs aides environnementales entre la précédente PAC et celle-ci. De même, alors que la bio connaît une crise de marché sans précédent, les enveloppes prévues pour financer la conversion n’ont pas été ré-orientées pour soutenir les fermes déjà en bio et stabiliser les filières. “ On avait demandé que l’argent prévu dans la PAC pour la Bio soit sanctuarisé pour la Bio et qu’il puisse passer de la conversion au soutien à des fermes déjà en bio si besoin. Ça n’a pas été fait, on a déjà perdu 2% de surfaces bio en 2023 et ça va continuer en 2024. Si on veut stopper le cercle vicieux, il faut enfin poser les bases d’un financement équilibré de la bio dans la durée ” conclut Philippe Camburet.
La FNAB demande la convocation rapide d’un Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie agricole et alimentaire (CSO) afin de lancer l’ouverture des négociations de la révision de la PAC à mi-parcours.
Contact presse
Philippe Camburet 06 77 94 85 19
[i] L’écorégime bio vient remplacer le paiement vert de 80€ par hectare et par an et l’aide au maintien Bio qui était en moyenne de 122€ par hectare et par an
[ii] https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=OJ:L_20240243