Face à la progression récente de la Dermatose Nodulaire (DNC) sur le territoire, de nombreux éleveurs en agriculture biologique expriment aujourd’hui leur profonde inquiétude quant aux décisions d’abattage systématique de troupeaux, qui commencent à être envisagées ou appliquées dans certaines zones. La DNC, maladie virale transmise principalement par des insectes piqueurs, entraîne des lésions cutanées, parfois de la fièvre et une perte de production, mais demeure généralement peu mortelle lorsque les animaux sont correctement suivis.
Les éleveurs bio du Grand Est s’interrogent donc, eux aussi, sur la pertinence d’une stratégie centrée sur la destruction préventive de cheptels entiers. Une approche incompatible avec les principes de l’agriculture biologique
L’abattage de masse constitue une réponse radicale, lourde de conséquences :
– Perte d’animaux élevés dans le respect du bien-être, parfois depuis plusieurs générations,
– Déséquilibre économique majeur pour des fermes déjà fragilisées par les crises successives,
– Atteinte au patrimoine génétique construit patiemment dans de nombreux élevages bio,
– Rupture de confiance entre institutions sanitaires et producteurs.
Les éleveurs bio rappellent que leur modèle repose avant tout sur la prévention, la résilience des systèmes d’élevage et la santé globale du troupeau. Une politique d’abattage systématique va à l’encontre de ces principes et ne s’attaque pas aux véritables causes de propagation, notamment le rôle des insectes vecteurs et les conditions climatiques favorisant leur développement.
Demande d’alternatives sanitaires proportionnées
Bio en Grand Est qui représente ses éleveurs biologiques sur son territoire, appelle les autorités à privilégier des mesures sanitaires adaptées :
– surveillance renforcée,
– isolement des animaux symptomatiques,
– limitation des mouvements,
– gestion des vecteurs.
De plus, il est nécessaire de :
– Soutenir la recherche de solutions non destructrices, compatibles avec le cahier des charges de l’agriculture biologique.
– Mettre en place un accompagnement technique et économique juste et transparent.
– Maintenir un dialogue étroit avec les éleveurs, qui sont les premiers concernés par la santé de leurs animaux.
Protéger les troupeaux, oui, mais sans sacrifier un modèle d’élevage vertueux. L’agriculture biologique a prouvé sa capacité à développer des élevages robustes, respectueux du vivant et de l’environnement. Dans ce contexte, les éleveurs Bio du Grand Est appellent à une réponse sanitaire cohérente, proportionnée et respectueuse, qui ne compromette ni leurs animaux ni la pérennité de leurs fermes.
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Contact presse
Maxime THOREY, éleveur bio, administrateur des Bio de l’Aube et membre de la commission Lait de Bio en Grand Est :
07 69 94 05 15
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