PAC, élections régionales et départementales, révision du cahier des charges de l’agriculture biologique, perspectives de développement en région, les sujets de discussion ont été nombreux ce lundi 7 juin 2021 à Cerville (54) lors de l’Assemblée Générale de Bio en Grand Est.
« C’est un plaisir de vous retrouver, d’autant plus en cette période dense en actualités pour l’agriculture biologique », c’est par ces mots que Laurent COUSIN, Président de Bio en Grand Est, a accueilli les participants à l’Assemblée Générale.
Cette journée a été l’occasion de revenir en détail sur la mobilisation du réseau bio dans le cadre de la réforme de la PAC. Si pour les projets, l’enveloppe dédiée à l’aide à la conversion a été abondée par rapport à l’ancienne programmation, le compte n’y est pas pour les agriculteurs engagés en bio depuis plusieurs années. Après l’abandon de l’aide au maintien, le Ministère ne prévoit pas de Paiement pour Services Environnementaux pour l’agriculture biologique, alors que c’était une promesse présidentielle. Ce manque de reconnaissance va se traduire par une baisse moyenne de 66% des aides perçus par les producteurs bio français.
Malgré tout, Laurent COUSIN compte bien continuer à tracer le chemin de la bio en région.
Rapport Moral :
« Nous venons de dérouler notre activité 2020 . Dans ce contexte compliqué, difficile, nous devons nous féliciter de l’ensemble des missions menées, accomplies par les équipes qui ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation. Merci à vous tous…
2021 a commencé avec la même tendance, mais , aujourd’hui on a certainement de l’espoir, de la visibilité…
De la visibilité, c’est une expression que j’aimerais pouvoir employer pour nos actions, pour le développement de l’agriculture biologique, notamment en Grand Est.
De la visibilité, pour nos fermes qui ont fait la transition depuis plus de 5 ans et qui espéraient, enfin, une reconnaissance pour l’ensemble de nos apports bénéfiques collatéraux…
Une future PAC qui va encore rater son rendez-vous avec les enjeux environnementaux, climatiques, sociaux. Un Ministre de l’agriculture qui choisit, ou plutôt qui ne choisit rien, pour rester dans le statut quo et ne pas froisser la représentativité agricole…
De la visibilité, il va falloir pourtant en trouver, et si les vents ne sont pas porteurs, nous devons quand même, collectivement, le plus collectivement possible, tracer un chemin pour la Bio en Grand Est.
La future PAC sera améliorée, ou pas, les élections vont assoir une nouvelle assemblée régionale, ou pas, les représentants de la profession agricole seront ouverts, ou pas.
Nous allons devoir composer dans cet environnement et être le moteur, avec les nombreux partenaires qui nous soutiennent, avec la société civile, les citoyens qui réclament la transition de l’agriculture.
Pour cela, il nous faut un lieu de rencontre, d’échange, de discussions sereines.
Il devra en sortir une ligne de conduite, un engagement, une ambition pour la Bio en Grand Est. J’en appelle à vous, Madame la directrice de la DRAAF Grand-Est pour organiser avec la Région. Nous sommes ouverts, savons écouter, et nous ne pouvons pas relever seuls et à contre courant les objectifs de conversions à venir, puisque le Ministre a fléché toutes ses bonnes intentions vers la conversion.
Le Plan Ambition Bio régional de 2014 est bien obsolète aujourd’hui. Nous devons à présent écrire une nouvelle feuille de route ensemble, et chacun avec nos forces et nos faiblesses, mais avec une conviction partagée, sincère et j’espère ambitieuse.
J’espère que la rentrée, après cet été, pourra voir ces discussions démarrer pour nous apporter cette VISIBILITE…
Nous allons donc faire une démarche et proposer ces échanges avec les partenaires et en premier lieu avec la Chambre Régionale d’Agriculture. Je n’ai pas souvenir d’une réelle réunion de travail sur le sujet depuis bien longtemps.
Pourtant, nous émargeons les uns et les autres à vos financements, vous nos partenaires financiers ici présents.
C’est parce que nous avons conscience de la valeur de vos efforts et de vos soutiens que vous devez exiger une coordination des actions et une vision commune.
J’espère, nous espérons tous ici, que l’on pourra construire ensemble notre nouveau Plan Ambition Bio Régional. »
