Le renouvellement des générations agricoles est l’un des défis des prochaines années[1], et il devra se conjuguer avec l’accélération de la transition agroécologique. A partir de janvier 2023, ce sont les Régions qui auront la charge de soutenir l’installation en agriculture en lieu et place de l’Etat. Si la Bio attire particulièrement les nouveaux installés c’est une installation plus technique qui doit être soutenue sur la durée. La FNAB prépare pour la rentrée un classement des Régions où il fera bon s’installer en Bio.
Les aides à l’installation doivent être un outil d’orientation agricole
L’installation et la transmission en agriculture sont des occasions privilégiées de passer en bio. Aujourd’hui un•e agriculteur•rice de moins de 40 ans qui s’installe en bio bénéficie d’une dotation en capital[2] augmentée d’un bonus Bio. A partir de janvier les règles vont changer, chaque région va construire sa propre politique.
Les Régions doivent soutenir l’installation en Bio en proposant :
- Un échelonnement selon le niveau écologique des pratiques qui place l’AB en haut ;
- Un bonus en cas de reprise d’une ferme en Bio[3];
- Un malus en cas de projet d’installation entrainant l’arrêt de la certification bio ;
- Un bonus pour les installations Hors cadre familial et Non Issus du Milieu Agricole, fréquentes en bio ;
- Une exclusion des installations contraires à l’agroécologie (ex. élevages hors sol) ;
- Un dispositif régional de soutien pour les plus de 41 ans, notamment pour soutenir les femmes et les populations Non Issues du Milieu Agricole qui s’installent plus tard et qui représentent une grande partie des nouveaux installés en Bio.
Bio en Grand Est soutient ces propositions.
Les premières orientations régionales ne sont pas à la hauteur des enjeux
Au regard de la publication des premiers dispositifs de soutien, on voit que les conseils régionaux n’ont pas pris la mesure du sujet. La FNAB demande une amélioration de la prise en compte de la Bio dans TOUTES les régions. « Avec la disparition du cadre national, on savait qu’il y aurait de l’hétérogénéité mais on n’imaginait pas que certaines Régions en profiteraient pour stopper net le soutien aux installations en bio » constate Alan Testard, maraîcher en Bretagne et secrétaire national en charge de l’installation à la FNAB. Plusieurs régions en effet comme Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté ont prévu des dispositifs qui ne soutiennent plus l’installation en bio voire la pénalisent.
Pour éclairer les futur.e.s agriculteur.rice.s, la FNAB présentera à la rentrée un classement des régions où il fait bon s’installer en bio, et incite fortement les régions qui ont laissé la Bio de côté dans leur feuille de route à revoir leur copie d’ici là.
Contacts presse :
Laurent COUSIN, Président de Bio en Grand Est : 06 75 18 19 13
Julien SCHARCH, administrateur de bio en Grand Est référent Installation : 06 74 65 37 25
[1] 100 000 fermes ont disparu entre 2010 et 2020 (recensement agricole 2020), 5% des agriculteurs auront l’âge de la retraite en 2026 (Avis CESE « Entre transmettre et s’installer : l’avenir de l’agriculture ! », juin 2020)
[2] La dotation jeune agriculteur est accessible aux agriculteurs de moins de 40 ans
[3] Pour que l’installation sur une ferme déjà en bio soit aussi attractive qu’une reprise de ferme conventionnelle assortie d’un projet de conversion bénéficiant de la CAB les 5 premières années.