Communiqué de presse de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique et FOREBio
Paris, le 10/06/2022. L’Agence Bio publie aujourd’hui les chiffres 2021 du développement de la Bio et de ses filières. Les chiffres montrent un ralentissement du marché, certes à relativiser au regard de la conjoncture alimentaire globale, mais qui constitue un coup d’arrêt violent dans un contexte de croissance à deux chiffres de la bio depuis 10 ans. Par ailleurs, sur le terrain, le premier semestre 2022 laisse penser que la situation va en s’aggravant dans la majorité des filières et qu’il faut absolument renforcer la dynamique de communication enclenchée depuis le début 2022 avec les interprofessions.
Une dynamique de conversion à l’arrêt au premier semestre 2022
Le réseau FNAB gère les observatoires régionaux de l’agriculture biologique (ORAB) et la plupart des pôles conversion à l’agriculture biologique. Les remontées du terrain sur le premier semestre 2022 montrent un arrêt de la dynamique de conversion depuis le début de l’année et ce de façon assez globale sur le territoire national. En parallèle, du côté des organisations économiques 100% BIO, les retours des opérateurs des filières indiquent une accélération des difficultés pour trouver des débouchés à la production biologique sur le 1er semestre et une nécessité de mettre en place des leviers de régulation pour gérer le déséquilibre.
« Il faut du temps pour observer l’impact de la situation du marché sur les différents maillons des filières biologiques » commente Stéphanie Pageot, secrétaire nationale en charge des questions économiques et du label bio + de la FNAB. « La réduction de la consommation, et l’absence de soutien autour de la politique agricole commune a causé du tort sur le terrain mettant en danger la dynamique de conversion potentiellement pour plusieurs années ».
Dans certaines filières comme le porc et les œufs, des arrêts sont planifiés pour 2022 et 2023 pour réguler le déséquilibre entre potentiel de production et débouchés, entrainant ainsi la perte des bénéfices environnementaux des surfaces conduites en bio, ainsi que la perte de fonds publics liés à la politique de soutien des conversions.
Il est urgent d’amplifier la dynamique de communication
La FNAB et FOREBio félicitent l’Agence Bio pour le travail de coordination de la campagne de communication menée avec les interprofessions agricoles et la Maison de la Bio. C’est la première fois que les interprofessions travaillent en collaboration avec l’Agence Bio pour faire de la communication sur la Bio à cette échelle. « Nous nous félicitons de ce décloisonnement de la Bio et de la place qu’elle vient de prendre dans les préoccupations des plus grandes filières agricoles nationales » Matthieu Lancry, président de FOREBio.
Néanmoins, la campagne « Bioréflexe » doit composer avec un financement ne lui permettant pas de répondre aux enjeux. « Il est primordial qu’une seconde campagne soit planifiée dès à présent pour la rentrée de septembre avec des budgets suffisants pour diffuser des campagnes à la télévision » estime Philippe Camburet, président de la FNAB. On sait déjà que sur le lait, la collecte va continuer d’augmenter en 2022 et qu’il faut plus que jamais mobiliser tous les débouchés. Il est maintenant primordial que tous les acteurs intervenant sur la bio (spécialisé ou non) se mobilisent pour donner une continuité à cette première étape qui s’annonce réussie.
Contacts :
Philippe Camburet, président de la FNAB – 06 77 94 85 19
Mathieu Lancry, président de FOREBio – 06 79 59 20 10