Ce salon 2025 s’ouvre après plusieurs semaines de doutes sur la position gouvernementale concernant le devenir de l’agriculture biologique. Finalement le maintien de l’Agence Bio et l’inscription de la bio dans la loi de souveraineté agricole et alimentaire remettent le gouvernement sur les rails d’un engagement clair. Pour autant la vision du ministère pour atteindre les objectifs demeure encore floue et la ministre doit notamment encore trancher le dossier brûlant de la réallocation des reliquats de la conversion bio.
En France, la PAC n’atteint pas ses objectifs environnementaux
Le gouvernement a partagé avec les acteurs agricoles les premiers indicateurs de performance de la PAC sur 2023. Le constat est sans appel : la PAC n’atteint pas ses objectifs. Seulement 20% des surfaces prévues ont été converties à la bio, engendrant une sous réalisation de – 70% pour l’indicateur lié à la protection de l’eau et de – 40% pour celui lié au bien-être animal. A peine 10% des aires d’alimentation de captage sont aujourd’hui couvertes par l’agriculture biologique et les MAEC eau ne sont quasiment pas activées sur les zones à enjeu eau.
“ On ne peut plus continuer à avoir une telle déconnexion entre politique de l’eau et politique agricole, ces incohérences coûtent trop cher aux français, il faut que les collectivités locales responsables de la qualité de l’eau soient invitées à la table des négociations agricoles ” explique Philippe Camburet, président de la FNAB.
Pour accompagner le plan ambition bio il faut un pool de mesures politiques
On peut craindre que pour l’année 2024 les surfaces bio continuent de régresser et les indicateurs environnementaux de se dégrader. Pour relancer l’agriculture biologique de façon économiquement viable pour les producteurs et les filières, la FNAB a construit des propositions allant du soutien à la demande à la sécurisation de l’offre. “ Nous sommes aujourd’hui forcés de constater qu’en dehors des plans d’urgence et de l’aide conversion, la politique de l’offre est encore un impensé du côté du ministère ” poursuit Philippe Camburet.
Les propositions de la FNAB :
- Réaffecter les reliquats financiers de la conversion bio pour soutenir les fermes et filières bio : augmenter le crédit d’impôt bio à 6000 euros jusqu’à 2028 ; augmenter l’écorégime bio à 145 €/ha/an ; ouvrir l’outil de structuration de filières “programmes opérationnels” pour les filières animales bio et les céréales bio
- Assurer le maintien des prix bio payés aux producteurs en adaptant à la Bio les outils de régulation des marchés prévus par l’OCM comme le financement du stockage privé ou l’ indemnisation de la réduction volontaire de production.
“ La ministre a déjà affirmé devant le Sénat vouloir réaffecter les reliquats de la conversion vers du maintien de pratiques, nous avons donc bon espoir que des annonces fortes soient faites sur le Salon” conclut Philippe Camburet.
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