L’agriculture est la première consommatrice d’eau potable en France et la première responsable de la pollution des masses d’eau[1]. Pourtant elle ne contribue qu’à hauteur de 9% des budgets nécessaires à la gestion de l’eau, à l’inverse du consommateur qui, lui, en assume plus de 50%. Comme le réaffirme le rapport d’inspection de l’IGAS, du CGEDD et du CGAAER, cette politique est à bout de souffle, elle ne parvient plus à fournir une eau de qualité accessible à tous.
Le consommateur, premier payeur d’une eau de moins en moins bonne
En 2022, 4,7 millions de personnes ont reçu au moins une fois une eau non conforme aux normes de qualité, pour des dépassements liés aux pesticides[2]. Dans de nombreux territoires, la qualité de l’eau à l’entrée des stations de potabilisation dépasse les seuils autorisés pour certains pesticides, à tel point que plusieurs de ces captages devraient être fermés. Ces pollutions se retrouvent directement dans la facture du consommateur. Ainsi, les ménages du département de l’Aisne payent leur eau 20% plus cher que la moyenne, tout en subissant des pollutions chroniques aux pesticides[3].
Comme le réaffirme le rapport d’inspection IGAS, IGEDD, CGAAER, la politique de protection de la qualité de l’eau est inefficace et coûteuse car elle ne s’attaque pas aux fondamentaux des pollutions d’origine agricole.
Pour sauver l’eau, mettre en œuvre la bio
Les institutions responsables de la qualité de l’eau ne peuvent pas compenser les impacts d’un modèle agricole qui n’assume pas les coûts de ses pollutions. “D’un côté on finance les agriculteurs pour utiliser des pesticides qui polluent l’eau et de l’autre on paye la dépollution de l’eau, plutôt que de payer une seule fois pour changer le modèle agricole” estime Stéphane Rozé, mandaté au Comité national de l’eau pour la FNAB.
La protection des captages d’eau potable est une priorité de la ministre de l’environnement, et l’agriculture biologique, principal outil agricole de protection de l’eau, devrait être au cœur de cette politique.
La FNAB appelle à :
- Orienter les actions de protection des captages d’eau potable vers un vrai changement de système agricole comme la conversion à l’agriculture biologique plutôt que des actions inefficaces “d’optimisation d’épandage des pesticides” ;
- Interdire les pesticides et engrais de synthèse sur les zones de captage ;
- Augmenter la Redevance Pollution Diffuse.
Contact presse
Stéphane Rozé, mandaté au Comité national de l’eau pour la FNAB – 06 72 87 40 01