Jean Paul ROZAN nous a quitté.

Jean Paul ROZAN nous a quitté.
Jean Paul ROZAN nous a quitté.

Jean-Paul ROZAN, pionnier de la bio en Lorraine nous a quitté. A l’origine avec d’autres de notre réseau en région, Philippe HENRY lui rend hommage pour nous :

« Nous ne mesurons pas aujourd’hui la force de conviction, de caractère , l’énergie, le courage qu’il faut quand on prend un chemin de traverse alors que tous s’engouffrent dans un modèle agricole où il va falloir produire plus, toujours plus…avec toujours moins d’agriculteurs. Et tout cela au nom d’un progrès que Jean-Paul ROZAN et les pionniers de la bio ont osé questionner. Ils avaient tout compris des écosystèmes bien avant tout le monde et bien avant que ce mot n’entre dans notre vocabulaire commun.

Rien ne les a arrêté. Avec François et Monique JACQUOT dont il était proche, avec Pierrot TOUSSAINT, Jean Paul ANDRE et d’autres, vous avez créé Biogam, le CGA de Lorraine pour rassembler les quelques dizaines de producteurs fous comme vous et pour convaincre du bien-fondé de votre démarche. Ils ont expérimenté, essuyé les plâtres en tâtonnant. Ils se sont lancé dans de difficiles aventures commerciales, en œuvrant toujours collectivement. Ils savaient bien que c’est ensemble que les hommes donnent le meilleur d’eux-mêmes. Et puis il a fallu esquiver, éviter les croches pieds, les manœuvres sourdes parce que, comme dit Brassens « Les bonnes gens n’aiment pas qu’on suive une autre route qu’eux. »

Les rêves et les utopies d’une autre agriculture ont porté Jean Paul ROZAN. Une agriculture respectant les cycles naturels, nourrissant sainement tous les hommes, prenant soin des biens communs une agriculture soucieuse du bien-être de celles et ceux qui la pratique, une agriculture capable de s’affranchir des contingences économiques de cout terme pour s’inscrire dans le temps long de la succession des générations.

La cohérence de la démarche ne pouvait que séduire et nous avons été séduit, les uns après les autres et de plus en plus. Ils nous ont fait envie. Le métier d’agriculteur prenait sens en les côtoyant. Il prenait sens parce qu’ils se sont donnés les moyens de vivre leurs rêves et ils avaient vu juste.

L’air du temps nous fait comprendre qu’il est de bon ton de se reconnaître dans le pragmatisme et le réalisme. Mais sans passion et sans utopie nous n’aurions jamais eu 50 000 producteurs en France qui suivent aujourd’hui ta trace. Jean-Paul peut en être fier ! Mais ce dont il peut être le plus fier c’est de nous avoir transmis, à nous qui l’avons accompagné dans ce métier, ce qu’est la bio : Une agriculture généreuse, respectueuse, bienveillante, qui regarde au-delà de l’horizon, une agriculture où l’on rêve encore et qui ne manquera jamais d’utopistes »

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