L’embauche d’un salarié : une autre solution pour maintenir plusieurs ateliers et ne pas tomber dans la spécialisation, exemple en région

L’embauche d’un salarié : une autre solution pour maintenir plusieurs ateliers et ne pas tomber dans la spécialisation, exemple en région
L’embauche d’un salarié : une autre solution pour maintenir plusieurs ateliers et ne pas tomber dans la spécialisation, exemple en région

Jean-Luc Rosselle a rejoint son oncle sur la ferme familiale conduite en polyculture-élevage en 1998. L’exploitation située dans le Barrois Champenois comptabilisait alors 270 ha dont 100 en prairie permanente ainsi que 110 vaches Charolaises.
La question de la conversion en bio a commencé à se poser dès les années 2010 mais les 2 associés attendaient que le remembrement soit réalisé de manière à pérenniser leur conversion.
C’est finalement entre 2015 et 2017 que la ferme a été convertie et l’oncle de Jean-Luc est parti à la retraite dans cet intervalle.
Un enchainement d’évènements qui pourrait paraître déroutant mais qui avait été largement anticipé par les deux associés.
D’abord par l’embauche d’un salarié à temps plein sur la ferme pour prêter main forte à l’agriculteur.
Puis c’est l’atelier d’élevage qui a connu les premiers aménagements avec :
– une baisse progressive du nombre de mères pour arriver aujourd’hui à un effectif compris entre 50 et 55,
– le développement de la partie engraissement de la suite pour optimiser la valeur ajoutée de cet atelier,
– l’investissement dans des caméras et le renforcement de la sélection pour assurer le bon déroulement des vêlages et ainsi alléger la surveillance de l’éleveur.
La diminution du nombre d’animaux a aussi permis de rationaliser l’espace dans les bâtiments et d’appréhender la période des foins avec plus de sérénité.
Enfin, la vente d’animaux pendant la période de conversion a permis de stabiliser les revenus de la ferme en libérant de la trésorerie pour compenser la baisse des rendements de l’atelier grandes cultures.
Avant la conversion en bio, Jean-Luc et son oncle travaillaient en semis direct ; les premières années en bio ont donc vu les charges liées au temps et à la mécanisation augmenter. Mais de manière temporaire car là aussi, le système a évolué face à la réduction de main d’œuvre et au passage en bio.
Les surfaces cultivées ont laissé place aux méteils et à la luzerne. Un tiers de la surface est cultivée en triticale/pois/féverolles.
Aujourd’hui, Jean-Luc compte beaucoup sur la résilience des systèmes qu’il s’attache à créer. Les semis de blé dans les luzernes, les méteils pour alimenter le bétail offrent une couverture quasi permanente des sols et un verdissement de la plaine. En agissant ainsi, il compte bien créer un écosystème favorable à la ressource en eau et essuyer du mieux possible les épisodes de fortes chaleurs et de sécheresse.
Le passage en bio et les adaptations qui en ont découlé lui ont permis de créer un système nettement plus résilient et de gagner en qualité de vie.
Mais il ne faut toutefois pas minimiser les difficultés à trouver un salarié compétent et volontaire. Jean-Luc y a passé beaucoup de temps et d’énergie « Ce n’est pas toujours simple de trouver le bon personnel surtout sur une ferme d’élevage où les contraintes et les risques sont plus forts »
Et les projets ne s’arrêtent pas là ; Jean-Luc envisage la création d’un nouvel atelier de transformation (farines) et l’embauche d’un salarié supplémentaire pour le faire fonctionner.

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