Après deux ans de travail sur la loi d’orientation agricole, la montagne a finalement accouché d’une souris. Le challenge était de taille : assurer le renouvellement des générations agricoles ; le texte a finalement été pris en otage pour faire passer des régressions environnementales, bouc émissaire du malaise agricole.
Les objectifs de développement de surfaces bio ont été préservés
Dans ce chaos, le gouvernement et les parlementaires ont quand même fait le choix de préserver dans la loi les objectifs de développement des surfaces agricoles bio.
« Même si on sait que les objectifs ne font que donner un cap, c’était important pour nous pour préserver la cohérence des politiques publiques, notamment de la PAC et du plan ambition bio » explique Philippe Camburet, président de la FNAB.
La loi passe en revanche complètement à côté de la place de la Bio dans le renouvellement des générations
Le Sénat a introduit dans la LOA le principe « pas d’interdiction de produits phytopharmaceutiques sans solutions économiquement viables » : les 60 000 fermes bio françaises font tous les jours la démonstration de toutes les solutions viables aux produits de synthèse pour produire. Mais ce modèle agricole suppose de bien maîtriser un ensemble de techniques agronomiques. Et on le sait, près de la moitié des futurs installé·es souhaitent le faire en agriculture biologique.
Aujourd’hui les enseignant·es en lycées agricoles affirment ne pas avoir les moyens d’enseigner la bio correctement.
« On ne peut pas laisser des jeunes s’installer sans formation, ça ne se voit dans aucune filière professionnelle. L’enseignement doit s’adapter à la demande et aujourd’hui la demande d’installation elle est en bio » explique Philippe Camburet.
La FNAB déplore que le module bio obligatoire dans l’enseignement agricole n’ait reçu dans ces débats ni le soutien du gouvernement ni celui du Sénat, seuls les députés ont pris la juste mesure de l’enjeu. « Nous ne sommes pas des jardiniers, l’agriculture est un métier avec des savoir-faire qui lui sont propres et qui doivent être enseignés dans nos écoles. »
La FNAB invite les sénateurs à venir visiter des fermes en agriculture biologique afin qu’ils puissent se rendre compte de la réalité du métier et des contraintes techniques qui vont avec.
Contact presse
Philippe Camburet, président de la FNAB – 06 77 94 85 19