La FNAB a sorti une note de conjoncture sur la filière laitière. Elle comporte le bilan de l’année 2019 et les perspectives 2020 pour la filière lait bio en France avec les derniers chiffres de FranceAgriMer (collecte et prix), mais aussi un tour d’Europe de la situation de la filière lait bio chez 9 de nos voisins européens. Elle est également en ligne sur Produire-bio.
Une collecte qui augmente toujours
3600 producteurs bio livraient à une laiterie début 2020.
976 millions de litres ont été collectés en 2019, représentant 4.1% de la collecte laitière nationale. Cela représente 16% d’augmentation par rapport à 2018. 103 laiteries collectent du lait de vache bio et 161 sites industriels assurent une activité de transformation du lait.
Le Grand Est représente 17.3% de la collecte en bio, derrière le Grand Ouest (40%).
En février 2020, le cumul annuel s’élevait à 999.7 millions de litres, ce qui laisse supposer que le milliard de litres aura été atteint en mars.
Le prix réel du laut payé toutes primes comprises, toutes qualités confondues, ramené à un lait 38/32 était estimé à 462 euros les 1000 litres. Le prix moyen de janvier 2020 était de 485.5 euros les 1000 litres et celui de février 2020 de 478.9 euros les 1000 litres.
Des fabrications en pleine croissance.
Nous avons connu une augmentation des fabrications pour l’ensemble des produits en 2019, dont une croissance importante pour le beurre et la crème (+24%) ainsi que les fromages (+15%). En janvier 2020, seules les fabrications de crème conditionnée sont en recul (-9.8%). La croissance est particulièrement marquée pour la poudre de lait (+73%) et les fromages (+35% voire + 74% pour les fromages frais). Les ventes de produits laitiers ont connu des croissances exceptionnelles en 2019 à part le lait conditionné (tendance quand même à la hausse + 3.7%)
Les prix affichent une évolution positive sur les 2 premiers mois de l’année 2020. Les ventes sont toujours en progression, avec une hausse particulièrement marquée pour les fromages (+14%). A part pour la crème, les prix ont également à augmenter.
Et chez nos voisins européens, que se passe-t-il?
PAYS | VOLUME COLLECTE | PRIX PAYE |
DYNAMIQUE DE LA FILIÈRE |
ALLEMAGNE | 1.186 millions | Entre 476 et 483 euros les mille litres soit 140 euros de plus que le conventionnel | Demande en produits bio a fortement augmenté liée aux nouveaux partenariats entre des marques privées (Bioland) et des discounter (Aldi, Lidl)
Concurrence de plus en plus forte des laits de pâturage, lait de foin, lait végétaux et autres labels sur le bien être animal. |
AUTRICHE | 643 millions | 440 euros les mille litres | Le lait de foin a le vent en poupe et est mieux payé que le lait bio.
Dans les années à venir, l’Autriche s’attend à peu d’augmentation de sa production: peu de nouveaux convertis du fait de l’arrêt des aides à la bio et l’obligation de pâturage qui devra être effective à partir de 2021 pour toutes les fermes risquent d’entraîner l’arrêt de l’élevage de la part de certains producteurs. |
DANEMARK | 705 millions | 450 euros les mille litres contre 350 euros en conventionnel.
|
Les laiteries (Arla, Thise) continuent de freiner les conversions/ |
SUEDE | 135 millions | 420 euros les mille litres contre 330 euros en conventionnel
|
La courbe de consommation est à la baisse. Les prévisions sont plutôt pessimistes. Il existe un risque de surplus faute de demande et le prix payé aux producteurs risque de baisser. Pour endiguer cette future surproduction, les règles de production ont été durcies. D’ici 2024, seules les fermes en stabulation libre seront payées en bio, les autres seront payées en conventionnel. |
SUISSE | 260 millions | 680 euros | La demande ne croît pas assez vite pour absorber l’augmentation de production. BioSuisse, la principale association de producteurs bio, a durci don cahier des charges. A partir de 2022, l’aliment devra être 100% suisse et les concentrés limités à 5% de la ration. |
BELGIQUE | 82 millions | entre 460 et 480 euros les mille litres contre 320 en conventionnel | Production stable, demande forte (spécialement sur les produits transformés comme les yaourts et les fromages) |
LUXEMBOURG | 3.5 millions | 360 euros les mille litres, inférieur au prix conventionnel (370 euros) | Moins de 50% de la production a pu être payée en bio. Marché intérieur peu dynamique d’où une mauvaise valorisation. Le marché semblait repartir fin 2019 début 2020. |
ROYAUME UNI | 470 millions | Marché intérieur stable. Le potentiel de développement est à chercher à l’export, principalement aux Etats Unis. Les manque de visibilité du au Brexit a freiné les mouvements sur les marchés. Pour 2020, légère baisse attendue due principalement à des départs en retraite | |
IRLANDE | 470 euros les mille litres contre 360 euros en conventionnel | Le marché du lait bio se porte bien. La demande perdure. Il y a un intérêt de plus en plus palpable ddu côté des éleveurs conventionnels pour la bio. |